L’Étrange histoire de Benjamin Button – F. Scott Fitzgerald

C’est un peu par le début de la fin que nous commençons la publication de notre deuxième ouvrage, L’étrange histoire de Benjamin Button, publié en 1922 dans le recueil Tales of the Jazz Age.  À l’occasion des 95 ans de cette publication, nous avons décidé de donner une seconde jeunesse à cette ouvrage en le retraduisant intégralement.

Benjamin Button nait vieil homme à barbiche et s’éteint nourrisson dans les bras de sa nounou, au terme d’un rajeunissement insolite. En miroir avec la vie de son personnage, extraordinaire parce que vécue à rebours, il nous a semblé que, graphiquement, la nouvelle de F. Scott Fitzgerald pouvait être lue – littéralement – à l’envers.

Dans cette nouvelle aux contours fantastiques, le héros est, de sa naissance à sa mort, toujours en décalage avec ces contemporains, jugé sur son apparence, critiqué par rapport aux normes sociales de l’époque. Du jardin d’enfants en passant par l’université, l’armée, la vie de famille, il n’arrive jamais réellement à trouver sa place, toujours à contretemps des événements chronologiques qui se présentent à lui.

Très librement adaptée au cinéma (le film a peu en commun avec l’histoire originelle créée par Fitzgerald) L’étrange histoire de Benjamin Button est avant tout une comédie dramatique sur les rapports humains et familiaux. Ce texte, plein d’humour et parfois empreint de poésie, dévoile les thèmes de l’inévitabilité du temps qui passe et de l’incapacité de voir au-delà des apparences.

C’est cette vie à contresens que nous avons voulu mettre en scène dans ce deuxième ouvrage. La lecture, contrainte par un jeu d’inversion et de miroir, permet de prendre la mesure de cette sensation de contre-courant qui traverse l’histoire.

En ralentissant et en inversant le processus de lecture – un marque-page miroir permet de lire le texte imprimé à l’envers – nous offrons ainsi au lecteur la possibilité de réfléchir sur la notion de temps qui passe, sur l’impuissance à retenir l’instant présent, et sur le lent, riche et long chemin vers l’oubli qu’est la vie.

Grâce à l’utilisation de différents papiers, le récit fait « peau vieille » puis « peau neuve » dans cette toute nouvelle traduction. Présenté en sens inverse mais résolument sans contresens, le texte se donne à voir à travers le miroir de notre condition humaine, tel un reflet de toutes nos expériences, de la vieillesse aux premiers stades de la vie.

– 112 pages
– format 11 x 18cm
– texte à l’envers
– 3 sortes de papier
– dorure sur tranche argent
Traduction : Audrey Fournier et Malika Baaziz
Graphisme : Clément Buée / Photos : Camille Cier

Ouvrage épuisé