Une femme victime de dépression post-partum, une vieille demeure, une chambre tapissée de jaune. C’est dans ce décor oppressant que Charlotte Perkins Gilman écrit un journal intime qui aurait pu être le sien, celui d’une femme séquestrée par son mari médecin.
Le papier peint devient alors son seul horizon, où se projettent hallucinations et apparitions fantomatiques. À mesure que le huis clos s’installe, le lecteur s’enfonce dans les pages et la folie. Ce récit psychologique empreint d’un engagement féministe d’avant-garde est une charge contre le patriarcat et l’obscurantisme médical de la fin du XIXe siècle, qui résonne toujours aujourd’hui.
Et vous, que verrez-vous apparaître derrière le papier peint jaune ?
Les Éditions Tendance Négative vous proposent de redécouvrir cette œuvre à travers une nouvelle traduction et un ouvrage digne du texte. Oppression et hallucination se retrouvent dans un motif « papier peint » aux symboles macabres évoluant insensiblement au fil des pages, donnant vie à l’ouvrage.
La zone de lecture se réduit progressivement, le huis clos se referme, les pages étouffent le texte, comme un reflet de l’esprit bridé de cette femme prise au piège dans cette pièce où les murs débordent jusque sur les mots. L’impression au cœur de reliures japonaises fait apparaître des formes prisonnières, matérialisant sur le papier les personnages que la narratrice voit apparaître.
Plus qu’un simple livre, cette nouvelle édition vous propose une expérience de lecture, au cours de laquelle chacun peut ressentir l’enfermement grandissant du personnage.